Les idées reçues...

   

On ne peut tailler qu'en automne ou au printemps

NON, il n'est pas recommandé de tailler pendant ces saisons car :

 

En période de débourrement ou montée de sève (peu avant le moment où les bourgeons s'ouvrent et celui où le système foliaire est vraiment mis en place) toutes les réserves de l'arbre migrent à travers l'arbre (action qui lui demande beaucoup d'énergie), afin d'alimenter les bourgeons, puis les feuilles (qui ne sont pas aussitôt fonctionnelles) et les rameaux permettant ainsi sa croissance. En cas de taille, l'arbre se retrouve fortement affaibli.

En période de descente de sève, encore une fois pour une question de migration de réserves, qui suite à une taille, ne pourraient rejoindre les zones de stockage (insertion des branches principales et des charpentières, au niveau du collet et des racines principales) affaiblissant là aussi l'arbre.

Certaines tailles comme les tailles architecturées, de cohabitation, d'éclaircie, de formation ou de bois morts s'effectuent en vert, c'est à dire en été, en faisant attention toutefois à ne pas tailler en période de trop forte chaleur.

 D'autres tailles sont préférables en période hivernale : la coupe des rejets sur têtes de chats et sur têtards, le recépage et la coupe des taillis.

 

La taille radicale rajeunit l'arbre et accroît son espérance de vie

NON, car toute taille drastique est traumatisante pour l'arbre, elle diminue son système défensif. La fragilité induite par ce type de taille peut-être fatale à l'arbre en cas d'agression : chaque plaie est une porte ouverte aux maladies et agents pathogènes que sont les insectes et les champignons.

 

La taille radicale limite les risques de rupture et la prise au vent des arbres

NON, car toute taille mal conduite entraîne une repousse anarchique de nombreux rejets faiblement ancrés sur leur support.

Par ailleurs, le processus de dégradation du bois par les agents pathogènes entraîne un affaiblissement de la structure des branches maîtresses (ou charpentières) et du tronc. Un arbre mal taillé peut devenir dangereux.

 

La taille radicale réduit durablement la hauteur d'un arbre

NON, car sur bon nombre d'essences, les rejets qui se développent suite à ce type de taille s'allongent très rapidement et font retrouver à l'arbre sa hauteur initiale en très peu de temps.

 

La taille radicale permet d'avoir plus de lumière

NON, car le fait d'enlever la majorité de la surface foliaire (c'est dans les feuilles que s'effectuent les échanges gazeux que sont la photosynthèse et la respiration) provoque l'apparition de feuilles plus larges, portées par des rejets se développant avec une forte densité.

 

La taille radicale permet d'éviter la formation de bois morts

NON, car les rejets qui poussent après une taille radicale ne sont pas tous viables à long terme : après plusieurs années, des relations de dominance se mettent en place entre ces rejets et les structures dominées finissent par mourir.

 

La taille radicale est économique

NON, car les dépenses induites par la surveillance des arbres dangereux, par les tailles de restructuration ou par les abattages puis replantations sont élevées.